Ulrich Lamsfuss – Afternoons in Utopia

Ulrich Lamsfuss propose une série de peintures hyperréalistes et déstabilisantes, qui interrogent notamment la notion d’originalité. Utilisant un procédé de copie d’images qu’elles empruntent à diverses sources, ses œuvres reprennent ainsi certains motifs qu’elles insèrent dans une série de portraits de personnalités célèbres ou d’inconnus.

Celui qui se décrit comme un «post picture artist» poursuit son travail de «destruction par la peinture». Sa démarche est bien connue: Ulrich Lamsfuss emprunte des images de sources variées — publicité, presse, cinéma, photographies personnelles — qu’il reproduit méticuleusement à l’huile sur toile. Ce procédé de copie, par le changement d’échelle qu’il implique, par la sensualité du medium et l’interprétation de l’artiste, transforme radicalement le sujet.

Les arrachant à la prolifération généralisée des images, Ulrich Lamsfuss sublime des motifs a priori insignifiants ou vulgaires et nous force par là à regarder autrement. Derrière une vanité théâtrale se cache une publicité pour souliers de luxe. Derrière un portrait classique, le visage neutre d’un mannequin. Derrière un Caravage, une mauvaise reproduction de manuel d’histoire.

A la fois copie et original, les peintures de Ulrich Lamsfuss tendent des pièges au spectateur devenu enquêteur: «chercher le motif, c’est trouver le coupable» explique-t-il. L’art de l’appropriation est fondamental pour l’artiste qui avoue: «où que j’aille j’ai le sentiment que quelqu’un a déjà été avant moi.»

Consacrant des mois à la réalisation d’une œuvre, Ulrich Lamsfuss examine au rythme de la peinture l’éternel retour des représentations dans le flux des images rapidement consommées.

Pour cette exposition, l’artiste a composé un parcours autour du thème du portrait. Visages célèbres ou inconnus, portraits de commande ou photos volées, une vingtaine d’œuvres dialoguent pour un voyage à travers notre culture visuelle, depuis Lil’ Kim jusqu’à Michel Houellebecq.

Le titre «Afternoons in Utopia», emprunté au groupe new wave berlinois Alphaville, évoque les promesses et les illusions d’une époque, et suggère à nouveau l’érosion entre la réalité et ses représentations.

source : http://www.paris-art.com/agenda-culturel-paris/afternoons-in-utopia/ulrich-lamsfuss/13580.html#haut

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